https://www.youtube.com/watch?v=_6KiEAdLMTc
La rencontre Zelensky, Trump, Vance dans le Bureau Ovale de
la Maison Blanche le 28 février restera dans l’Histoire comme un moment
extraordinaire, au sens où il annonce, éclaire et structure la suite de la
géopolitique mondiale.
Il faut voir la vidéo d’Asselineau (lien ci-dessus) qui
détaille le rôle de chacun des trois participants durant les 10 minutes de
tension extrême en fin de réunion. Contrairement à certains, je ne crois
pas que le clash était préparé à l’avance par Trump et son adjoint. Zelensky
l’a déclenché et précipité tout seul, peut-être sans le vouloir (fatigue ?).
Je suis en désaccord avec Asselineau sur un point, quand il
compare cet événement à la dépêche d’Ems ou à l’assassinat de Sarajevo à
l’origine des guerres de 70 ou de 14, c’est-à-dire à un potentiel effet
papillon du 28/02.
Je crois que si le 28/02 aura des conséquences majeures en
termes géopolitiques, conséquences logiques et déjà engagées en particulier en
Europe (affaiblissement de l’article 5 de l’OTAN), il ne déclenchera pas la
guerre mondiale comme en 14, guerre dont Trump et Vance (futur président, au vu
de sa grande classe ?) ne veulent pas et dont ils gardent le contrôle,
malgré l’hystérie va-t-en guerre (surjouée car non décisive) de la classe politique européenne et française
en particulier (RN excepté, Mélenchon entre deux car obsédé par Macron).
Pas d’effet papillon aboutissant à la guerre donc, mais un
enchaînement logique résultant d’une vive contradiction le 28/02 : entre
un Zelensky qui veut emmener les USA dans une confrontation avec la Russie, et
un Trump qui cherche au contraire à faire la paix en Europe pour se consacrer à
l’Asie. C’est cette contradiction qui est apparue crument le 28/02.
Asselineau a raison : Zelenski, en guerre depuis 3 ans,
a perdu la boule dans le Bureau Ovale. C’est lui, obsédé par Poutine (on peut
le comprendre) qui a insulté Trump, Vance et les USA, avec sa remarque en
particulier sur le danger que représenterait Poutine pour Trump malgré l’Océan
qui les sépare : on ne peut faire plus idiot et provocateur comme remarque.
Je ne crois pas que nos politiques soient plus bêtes
qu’Asselineau. Ils ont bien vu et compris que Zelensky avait perdu les pédales
dans le Bureau Ovale. Mais ils ont saisi l’occasion, en inversant les rôles et
incriminant la brutalité de Trump et Vance, pour lancer le réarmement de
l’Europe (des centaines de milliards à la clé), pour faire admettre aux peuples
européens qu’il va falloir payer ce réarmement et faire des sacrifices.
Formidable opportunité pour les pro-UE les plus engagés, lucides
et déterminés, dont Macron en premier, qui veulent une vraie armée européenne
indépendante des USA. Ils ont compris l’intérêt vital pour l’UE de cet épisode
avec, et c’est fondamental, le basculement de l’Allemagne vers une défense
européenne (Merz) et, accessoirement, le malaise des pro-américains
jusqu’auboutistes (Pologne, Baltes, Italie dans une moindre mesure).
Intérêt vital car l’UE maintenue sous les USA, sous
parapluie nucléaire US, n’aurait aucune chance de devenir jamais un pôle
géopolitique face à la Chine et aux USA. Elle finirait par disparaître en tant
que telle sans moyens de défense propres, condition nécessaire pour l’émergence
d’une citoyenneté européenne et la constitution d’un pôle géopolitique. Ce
n’est pas la Russie qui représente une menace vitale pour l’UE, c’est sa
dépendance au parapluie US et l’inexistence d’une armée UE en propre.
Après le désastre de 39/45, l’Europe retrouve sa vocation de
toujours, ses gènes : l’expansion, potentiellement la guerre, notamment vers
l’Est. Notre oligarchie et notre classe politique presque unanimes retrouvent
comme une nouvelle jeunesse historique (le front se rapproche hurle Barrot, avec
des mines de Général en chef !), avec des fourmis dans les jambes :
on sent qu’ils veulent y aller (enfin pas eux, juste les sans dents).
« Tous derrière Zelensky » résume bien cet état
d’esprit, qui redonne le moral à nos néocons guerriers qui, après les campagnes
militaires du MO et le désastre libyen pleurent aujourd’hui la défaite électorale
des Démocrates militaristes aux USA. La guerre virtuelle contre la Russie que ces néocons
appellent de leurs vœux en vrai gagne des voix et emporte aujourd’hui la majorité en
Europe, malgré l’éloignement américain. Ce conglomérat bureaucratique et marchand
qu’est l’UE a besoin au moins d’un ennemi bien identifié sur qui cracher matin
midi et soir, la Russie, et d’une guerre potentielle pour s’armer et avoir le
sentiment d’exister. Ce besoin est aujourd’hui satisfait.
Malheureusement, on doit se contenter d’en rester là, à ce
stade, car cette guerre est aujourd’hui « impossible » malgré un
rapport de force dans un rapport d’au moins 4 à 1 en notre faveur face à la
Russie. Guerre impossible du fait de l’armement nucléaire massif de la Russie. Sans le
nucléaire, on aurait déjà infligé une défaite à la Russie en Ukraine, comme
l’affirment des commentateurs avisés dans nos médias mainstream.
Alors à défaut de vaincre la Russie par la guerre sur le
terrain, on va faire comme si. On va s’armer autant que faire se peut, on va
constituer un commandement unifié genre OTAN européenne (Kaja Kallas ???),
et on va faire cette guerre virtuellement : tout sauf les explosifs, guerre
dans les médias d’abord, dans la finance, dans le cyber et aux frontières
ensuite tout en bétonnant le mur qui coupe l’Europe en deux, comme en 1945 mais
en pire.
Bloquée à l’Est par la Russie, à l’Ouest par l’Océan, potentiellement
massivement envahie par l’immigration venue du Sud, quel avenir pour ce nouveau
bloc géopolitique, cette UE militarisée ? Difficile à prévoir, tout
dépendra de son unité politique et de bien d’autres choses imprévisibles.
Mais tant que les Européens voleront en F35, tant que l’Europe
restera coupée en deux, on sera le petit face aux deux grands, les USA dominant
le continent américain et deux océans, et la Chine dominant une partie de l’Asie
et l’Asie Centale. Pour nous autres Européens et nos enfants, c’est pas
gagné.
J’aurai donc passé une vie à voir l’Europe coupée en deux. Par dépit, je considère notre classe politique comme une bande d’incapables, sans vision. Contrairement à nos ingénieurs qui pilotent l’innovation des GAFAM et la finance à la City.